De la philosophie occulte
Henri Cornelius Agrippa
Sesheta publications
Ayant enfin terminé l’écriture du manuscrit de mon prochain ouvrage, je reviens avec quelques mois de retard publier dans ce blog qui aura souffert d’inactivité depuis trop longtemps.
Et pour reprendre les bonnes vieilles habitudes, je vais vous parler d’un ouvrage, que dis-je, d’un monument incontournable de la littérature ésotérique occidentale. Pour faire simple, depuis Agrippa, personne n’a fait mieux !
Ce chef-d’œuvre donc, c’est le célèbre « De occulta Philosophia » du non moins célèbre Henri Corneille Agrippa. Elève de l’abbé Jean Trithème (magicien renommé ayant écrit entre autre « Le cristal Magique » (retranscrit par Robert Ambelain), le « Traité des causes secondes », ou l’énorme « Polygraphie universelle» dont une maison d’édition bien avisée nous ferait la joie d’en éditer une retranscription), Agrippa y développe le socle de la magie traditionnelle occidentale. A l’instar de Paracelse ou de Léonard de Vinci, sa pensée est libre et hors de tout dogme. A tel point que de nombreux étudiants de la « magie du chaos » moderne voient en lui l’un des précurseurs de celle-ci.
Son ouvrage original se décline en trois tomes, correspondant chacun aux trois « mondes » de la pensée d’Agrippa :
- « La magie naturelle » qui correspond au « monde élémental » lequel est régie par la « physique merveilleuse ».
- « La magie céleste », duquel on tire l’influence des étoiles et que l’on étudie au travers de l’arithmétique ou encore de l’astrologie.
- « La magie cérémonielle » qui correspond au monde des anges mais aussi des démons, avec lesquels on communique grâce à la théurgie et à la goétie.
Après la mort d’Agrippa, on ajouta un quatrième petit volume consacré aux cérémonies magiques, mais qui relèverait de la magie « démoniaque ». Ce quatrième volume, même s’il fut longtemps décrié, est à notre époque, ajouté aux récentes éditions de la philosophie occulte.
Et justement, en parlant des nombreux éditeurs qui se sont jetés sur la réédition de la philosophie occulte, force est de constater que toutes les éditions modernes ne se valent pas. La première version que j’ai eu entre les mains, au début des années 1990, étaient celle des éditions Traditionnelles, traduite par Gaboriau en 1910. Les éditions Traditionnelles avaient alors publié la philosophie occulte en 4 tomes distincts. Cette édition est aujourd’hui devenue rare et, malheureusement, souvent chère.
Par la suite, les éditions Berg nous servirent une traduction de Jean Servier (que je n’ai pas lu), puis plus récemment les éditions de la Clef d’or (Alliance magique) qui se sont contentés de reprendre la traduction de Gaboriau alors que la même année sortait la version de Sesheta Publications, où Fred MacParthy reprenait et corrigeait la même traduction, tout en compilant les quatre volumes en un seul, et en le complétant de nombreuses illustrations. C’est cette dernière version que je vous recommande, estimant qu’avec elle on a atteint ce qui se fait de mieux pour profiter pleinement de cet ouvrage.
En effet, pourquoi personne n’avait pensé plus tôt à rassembler les quatre volumes en un seul ? Au format A4 qui plus est, cette édition est résolument accès sur la recherche et le travail. On ne fouille pas des heures dans plusieurs livres, tout est bien agencé et facile à trouver. Une fois de plus, les éditions Sesheta s’imposent comme un acteur majeur de la littérature ésotérique francophone.
Bon, mais revenons à nos moutons, et voyons ce que nous trouverons dans cet épais volume pour ceux qui ne connaitraient pas Agrippa :
L’auteur ouvre son premier tome sur une tentative d’explication de la magie, à remettre dans le contexte du XVIème siècle, sur ce que doit être le magicien et comment il doit se comporter. Même si cet écrit a déjà presque 500 ans, certains passages nous semblent pourtant très modernes. Il développe ensuite sur plusieurs chapitre ce que sont les éléments, leurs analogies, leurs « qualités », etc. Et bien évidemment leurs influences ! Vient ensuite la description des vertus des planètes et de leurs analogies, des fumigations, des philtres et des onguents, des influences des couleurs et de leurs analogies, de la fabrication d’anneaux magiques ou encore de la divination, ce traité est déjà en lui-même particulièrement riche en informations et recèle bien plus de pratique que beaucoup d’ouvrages modernes.
Le second livre nous entraine un degré « au-dessus » si j’ose dire, au travers de l’influence du nombre et de ses relations avec la création. On y retrouve bien entendu les carrés magiques et les sigils des anges et des Daïmons et comment ils se forment. Mais Agrippa était aussi astrologue, et il nous entraine ici au travers des images magiques des planètes et des décans, des demeures de la lune ou encore des étoiles fixes. Ils donnent les clés de l’astrologie magique et de son utilisation en magie.
Enfin, son troisième volume est destiné à ceux qui se destinent à la magie comme un sacerdoce, dont le but est la communication avec des entités d’ordre supérieur au travers de la théurgie, mais également de la Goétie ! Il y livre les clés pratiques et opératives pour pratiquer, offrant à l’étudiant les différents noms et caractères des entités et mieux encore, comment les découvrir par soi-même. La manière de créer des prières et des invocations efficaces, ou encore l’organisation d’un rituel. Une somme donc de connaissance, bien souvent négligée par les étudiants modernes qui ne voient que par « l’école américaine ».
S’il devait y avoir une « bible » de la tradition magique occidentale, sans conteste, la « Philosophie occulte » d’Agrippa figurerait parmi les principaux prétendants.
En définitive, si vous ne l’avez pas, c’est qu’il vous manque quelque chose, alors n’hésitez pas à vous plonger dans les secrets de la magie, pour découvrir les clés que nous livrent Agrippa.
Comme dit plus haut, l’édition de Sesheta est réellement pour moi la meilleure, tant pratique que par son organisation et les nombreuses notes de Fred MacParthy qui éclairent bien souvent le propos de l’auteur. Même si son prix peut paraître excessif à certains, l’achat des ouvrages séparément nous entraine pas loin du même résultat, mais avec une qualité moindre. L’avantage d’avoir les quatre tomes dans un seul ouvrage est, là encore, un argument de choix pour préférer cette édition à n’importe quelle autre. L’œuvre d’Agrippa a définitivement trouvé un écrin à sa mesure, et ce sont les éditions Sesheta qui lui offrent…
Pour commander l’ouvrage :
http://www.sesheta-publications.com/grimoires/philosophie-occulte-agrippa.html