Des qualités du mage
J’ai bien souvent lu ou entendu sur les forums Internet ou dans la « vraie » vie, des amateurs de magie se présentant comme mage et glosant des diverses « qualités » qui faisaient d’eux ce qu’ils prétendaient. « Moi, j’ai un don de naissance ! », « moi je suis médium ! », « ma grand-mère était sorcière ! » sont des phrases types que l’on peut lire ou entendre, quand ce ne sont pas des « pourfendeurs de démons » qui pleurent toutes les larmes de leur corps dès qu’ils voient un chat écrasé… Malheureusement, peu d’entre eux mentionnent des qualités bien humaines, pourtant essentielles à posséder ou du moins à « travailler » si l’on désire ne serait-ce que poser le pied sur le long et tortueux chemin de la magie.
Par cet article, j’entends avant tout proposer des pistes de réflexions, mais peut-être également remettre un peu les pendules à l’heure quant aux « facultés » réelles que requiert la voie du mage, et faire un peu taire les égos de ceux qui, ayant pignon sur rue, ne possèdent que le nom des qualités citées ci-après. Mais n’oubliez jamais que ce que j’écris n’engage que moi et n’est pas parole d’évangile. Je me base sur plus de 25 années d’étude et de pratique de la magie, mais loin de moi l’idée d’avoir fait le tour de cette discipline, sachant que chacun suit son propre chemin, celui-ci étant différent d’une personne à l’autre. Alors relativisez mes dires, et prenez ce que vous avez à prendre, pour le reste, suivez votre voie.
Pour les étudiants sur le chemin, ne voyez pas la tâche comme impossible. On ne naît pas mage, on le devient par la connaissance (savoir), le courage (oser), la volonté (vouloir) et le silence (se taire)…
De la peur :
Je reviendrais plus loin sur les émotions en général, mais je pense qu’il est important d’en isoler la peur pour la traiter à part. La peur, en magie, conduit à la magie noire. Pourquoi ? Car la peur est intimement liée à une multitude d’attitudes qui nous conduisent inévitablement à quitter la voie. La peur nous rend lâche. Par peur, nous n’agissons pas, nous reculons. Nous abandonnons nos idéaux. La peur nous presse l’estomac, nous fait trembler, elle nous fait perdre nos moyens, notre assurance. Il n’y a rien de pire à mon sens, pour un magicien, que de cultiver la peur. Alors que la peur n’est, finalement, que la petite voix au fond de notre inconscient qui nous pousse à refuser d’affronter les choses. Toute notre éducation, dans notre société, est basée sur la culture de la peur. Très tôt, on apprend à avoir peur de l’autre, de celui qui est différent. On nous presse de réussir à l’école, sinon il nous arrivera les pires choses une fois adulte. Puis les peurs grandissent avec nous. Peur des factures, peur des choses matérielles que l’on accumule. On a peur de nos aliments, peur de sortir dehors, de faire autre chose que ce que l’on a appris. On allume la télé, et la peur est partout. Peur de l’étranger, des caprices de la nature, peur de demain, tout y passe ! La peur s’affiche, grande et puissante, faisant de nous ses esclaves. Comment un magicien, dont la vocation est, pour faire court, de « savoir changer les choses » peut-il encore se permettre d’avoir peur ?
Quelle que soit l’initiation que vous aurez choisi, n’espérez rien obtenir si, déjà, vous n’avez pas affronté et battu vos peur les plus profondes. Quittez cette amante assassine, n’ayez plus peur !
De la volonté
Dans les anciens ouvrages traitant de magie, on lisait souvent que la volonté est le moteur de toute magie. Mais qu’est-ce donc que cette volonté dont on a tant besoin. Est-ce le fait de désirer ardemment un bouquin et de céder finalement à la tentation ? Est-ce le fait de vouloir faire un rituel et de le faire ? Non, la volonté n’est pas la simplicité. La volonté, c’est être capable d’avancer quand tous les éléments se mettent sur votre chemin. La volonté ne jamais s’avouer vaincu, tant qu’il reste ne serait-ce qu’un souffle de vie dans votre corps, continuer d’avancer en rampant s’il le faut.
Quelles que soient les épreuves, quelles que soient les tentations, ne jamais reculer et ne jamais baisser les bras ! Le jour où vous baissez les bras une fois, la voie se fermera définitivement devant vous. Et je ne parle pas seulement de baisser les bras devant les épreuves liées à la voie magique ! Je parle bien ici aussi de votre vie de tous les jours, de cette infinité d’épreuves que l’on rencontre tout au long de notre vie, et qui nous forcent à être plus fort encore et à être meilleur. Être un magicien, c’est prolonger notre nature humaine sur un niveau spirituel plus élevé. Si l’humain est faible, il ne sera pas magicien. On reconnaît d’ailleurs souvent un magicien aux épreuves qu’il a affronté et devant lesquelles il est sorti vainqueur. Alors si vous n’avez pas l’habitude d’affronter les épreuves sur votre chemin, si vous baisser les bras facilement ou baissez les yeux quand la tâche devient plus difficile, tournez les talons et fuyez ! La magie n’est pas pour vous !
De l’étude
J’aime beaucoup comparer le magicien à un archéologue. On voit tous l’archéologue comme un Indiana Jones en puissance, chapeau vissé sur la tête et fouet dans la main droite, toujours prêt pour partir à l’aventure. Mais un véritable archéologue vous dira que cette image véhiculée par le cinéma est à cent lieues de la vérité ! Car un archéologue, c’est 80% de recherches et d’études en bibliothèque, et 20% de travail sur le terrain. Et bien croyez-le ou non, un magicien c’est 60% de temps passé à l’étude des ouvrages, à la réflexion, à la méditation, et 40% de pratique opérative. Alors pensez bien que lorsque j’en entends certains qui se gaussent de faire des rituels « tous les jours », je me dis que tout ce temps qu’ils passent à jouer les apprentis sorciers, c’est du temps qu’ils ne passent pas à l’étude et donc à l’acquisition de connaissances. De fait, ça en dit long sur l’étendue de leur connaissance de la magie, et je ne me risquerais pas à leur demander la moindre action magique !
De la pratique
De l’étude découle la pratique, et pas l’inverse ! La pratique doit être là pour agir lorsque toutes les autres solutions ont été épuisées. Par exemple, avant d’agir pour obtenir un emploi, j’aurais au préalable établi un CV béton, écumé toutes les entreprises susceptibles de m’embaucher ou encore pris les bonnes résolutions pour montrer ma motivation. Si toutes ces solutions n’ont rien donné à la longue, alors j’agirais magiquement. Mais si je glande depuis des mois, attendant qu’un patron providentiel frappe à ma porte et qu’un matin je décide d’agir magiquement (sans doute pour que le patron en question apprenne magiquement mon adresse !) pour un job, alors ne rêvons pas, la magie n’aura aucun impact !
Un autre aspect essentiel de la pratique est la vérification d’une théorie. L’étude conduit à la réflexion, laquelle permet la création d’un rituel ou la théorisation d’un concept magique. Mais une théorie reste telle quelle tant qu’elle n’est pas expérimenté. Elle reste donc croyance, et l’expérience en fait une connaissance. Dans ce sens, la pratique magique est essentielle. Combien j’ai pu lire d’amateur de la magie, adepte de la masturbation intellectuelle, se chipoter pour des concepts qu’ils n’avaient même jamais expérimenté !
Enfin, beaucoup de gens passent leur temps à se purifier constamment, tous les jours voir plusieurs fois par jour. Au lieu de renforcer, ce type de pratique fragilise énormément votre sphère aurique qui finit par ne plus se suffire à elle-même pour vous protéger. Un peu comme l’aseptisation d’un lieu favorise les terrains allergiques. Je ne dis pas qu’il ne faut pas se nettoyer ou se purifier, je dis juste qu’il faut le faire avec modération.
Du discernement
C’est malheureusement ce qui, je crois, manque le plus à notre société actuelle : le discernement. Alors attention, je vais peut-être en choquer certains ou créer une vague de panique, mais non, ce que vous trouvez sur Internet n’est pas forcément vrai ! Je peux comprendre votre stupéfaction, voir votre inquiétude, mais croyez-moi (ou pas ! Après tout, je suis sur le net aussi !) Internet n’est pas la nouvelle bible du XXIème siècle. Vous devez, si la voie magique vous tente, apprendre le discernement dans ce que vous lisez. Pour cela, mon « truc » est de toujours vérifier toutes les sources de la moindre information. Revenir à la première fois où l’info a été publiée, et vérifier sur quoi elle repose. Je sais, c’est fatiguant, ça prend du temps, et c’est pas rigolo. Mais c’est essentiel si vous souhaitez ne serait-ce que faire un pas sur le chemin de la vérité.
Même chose lorsque je lis un livre. Je me méfie comme de la peste d’un auteur avançant pleins d’informations mais omettant la moindre bibliographie en fin d’ouvrage. Au mieux, il s’approprie tout ce qu’il a appris en voulant se faire passer pour un « mage » accomplit, au pire il n’a fait qu’un vulgaire copier-coller d’un autre ouvrage qu’il ne risquera surtout pas de vous révéler. Donc si vous n’avez pas les sources, fuyez ! Le discernement résulte de la possibilité de vérifier une information. Si cette possibilité vous est enlevée, c’est que l’on veut également vous ôter votre discernement et donc, votre liberté de penser ! Alors peut-être que vous aimez vivre enchaîné, mais le magicien lui est un être libre, appliquant pleinement son libre-arbitre ! Le discernement est la lampe qui éclaire ses pas.
De la croyance
Croyance, foi, connaissance, savoir, autant de termes souvent mal compris ou utilisés à tort. Je pense que les mots sont importants car ils expriment des idées ou des concepts. Utiliser un mot pour un autre, c’est briser une communication entre deux personnes (ou plus).
Pour parler de la croyance, je vais commencer par en reprendre la définition donnée par wikipédia :
« La croyance est le processus mental expérimenté par une personne qui adhère à une thèse ou une hypothèse, de façon qu’elle les considère comme vérité, indépendamment des faits confirmant ou infirmant cette thèse ou cette hypothèse. »
Le magicien ne cherche pas à croire, mais à savoir, donc à vérifier ses hypothèses par sa propre expérience. Même s’il est question ici d’une connaissance ou d’un savoir à connotation subjective, il n’en reste pas moins que la croyance ne peut servir d’appui pour le magicien. Ce dernier se situe « hors croyance » car il en connaît son fonctionnement afin de lui permettre de l’utiliser à la réalisation de ses objectifs.
La croyance est utilisée de manière exotérique pour le profane, afin d’adapter des concepts spirituels à la culture de celui-ci. Le savoir étudié par le mage est à l’inverse un savoir ésotérique, autrement dit la charpente qui soutient l’image de la croyance.
De la foi
La foi dont on parle ici dépasse de loin le concept de croyance. Les anciens occultistes disaient que le mage doit avoir « foi en Dieu, et foi en lui-même ». Je suis d’accord avec ça, encore faudrait-il s’accorder sur ce que l’on appelle « Dieu ». L’un des éléments essentiels de la pratique magique doit être l’absence du doute. L’entreprise dans laquelle on se lance ne doit en aucun cas subir le doute. La foi ici est l’aboutissement des principales qualités du mage : aucune peur, aucune émotion (qui pourrait conduire au doute) une volonté inébranlable, assiduité, persévérance, tout se rejoint dans une foi sans faille en la réalisation de l’objectif. Dans cette acceptation, Dieu est le tout qui permet la réalisation de l’objectif.
J’aime assez l’image de cet exercice que l’on voit souvent dans les groupes de travail où l’on désire souder le groupe : l’un est debout et se laisse tomber en arrière, sans essayer de se retenir, de façon totalement relâchée, sachant que derrière lui se trouve quelqu’un pour le rattraper. Dieu, c’est cette personne, cet élément extérieur qui, si l’on se laisse aller en lui offrant notre confiance, saura nous rattraper pour éviter que l’on se blesse.
Le magicien possède ces deux foi : la première, une foi totale en lui-même et en ses possibilités, une confiance absolue qui lui permet de savoir à coups sûr que son entreprise sera couronnée de succès. La seconde, qui en découle, lui permet de savoir qu’en offrant sa confiance au-delà de soi-même, à un principe supérieur, celui-ci sera toujours là pour le rattraper.
De la médiumnité
A lire certains forums, il semblerait que le fait d’être médium soit devenu aujourd’hui une condition sine qua none à la pratique de la magie. Cette croyance est l’une des pires inepties qui circule au sujet de la magie ! Pour vous donner une image, dire qu’un don de médiumnité est requis pour pratiquer la magie, c’est un peu comme chasser le fauve à poil, sans armes, sur son territoire, avec une pancarte clignotante au-dessus de la tête où il y aurait écrit : « viande fraîche ! ». Au cours de l’histoire, une distinction a toujours été effectuée entre le médium et le magicien, le premier travaillant généralement pour le second. Mais la place du médium a toujours été celle du récepteur du message, pas celle de l’émetteur ni de celui qui contrôle.
Pour vous expliquer le principe, il faut comprendre que nous avons tous en nous deux polarités « électromagnétique » ou « énergétiques », autrement dit un + (émetteur) et un – (récepteur). Naturellement, chacun de nous a développé une polarité plus qu’une autre. Certains sont davantage récepteurs (les médiums) quand d’autres sont plutôt émetteurs (magnétiseurs et par extension magicien). L’émetteur agit sur son environnement en modifiant celui-ci au niveau énergétique. C’est le principe de la magie. Le récepteur lui « sent » l’environnement, un peu comme une antenne parabolique reçoit le signal émis par un satellite avant que celui-ci soit décodé par le décodeur.
En tant qu’antenne, le médium attire tout ce qui cherche à pénétrer notre « monde », ou à établir une communication avec, sans aucune distinction. Le travail de l’émetteur (donc du magicien) est alors de modifier l’environnement énergétique pour « trier » les « signaux » émis afin de capter uniquement les informations qui l’intéresse. De par ce phénomène, c’est le magicien qui va protéger le médium des énergies négatives qui vont avoir tendance à le saturer.
Du coup, quand je lis que certains médiums disent pratiquer couramment des exorcismes ou des dégagements d’entités, je m’inquiète sincèrement pour leur « santé énergétique » et par extension, leur santé physique et mentale. Mon image du chasseur de fauve à poil trouve toute sa signification dans ces cas-là !
Personnellement, je préfère largement un apprenti magicien qui travaille son intuition sans être médium, plutôt qu’un médium de naissance qui souhaiterait pratiquer la magie. Le travail du dernier pour arriver à des résultats sains (je ne parle pas des « communications » avec les anges, Dieu ou le père noël qui sont bien la preuve du danger de pratiques médiumniques incontrôlées sur la santé mentale) sera bien plus difficile que celui du premier. Une fois de plus, l’apparente « facilité » d’une chose marque souvent l’égarement à laquelle elle conduit.
Du rapport à la mort
C’est une notion peu abordée dans les ouvrages de magie, mais pourtant fondamentale au vu de ce que l’on peut lire aujourd’hui dans les articles traitant de magie. On a souvent tendance à banaliser l’autre côté, celui de l’autre monde, des morts et des désincarnés. Pourtant, le rapport à la mort de ceux qui effectue cette banalisation est-il vraiment déjà dépassé dans ce monde ci ?
Car s’il veut contrôler, exorciser ou encore éliminer dans l’autre monde, le magicien se devra d’avoir déjà dépasser ce stade dans le monde matériel. « Chasser » une entité négative est toujours plus facile quand on ne la voit pas, ne la sent pas ou qu’elle ne se manifeste pas de manière physique à nous. Mais chasser un animal, blessé ou non, dissuade très vite le grand mage autoproclamé quand il s’agit de le faire dans le monde réel. Aucune partie de chasse astrale n’apportera jamais la preuve qu’elle n’est pas illusoire, si les sens physiques n’ont pas déjà été rompus à ce genre d’exercice dans le monde physique. Ne prétendez pas faire dans l’invisible ce que vous êtes incapables de faire dans le visible car au-delà de mentir aux autres (ça, à la limite, on s’en fout !), c’est surtout à vous-mêmes que vous mentirez, et la voie magique ne peut souffrir de ce type de mensonge.
De la discrétion (ou du silence)
En magie, on peut parler technique ou expériences, parler théories ou concept, et ce, toujours dans un objectif de partage et d’évolution, mais de grâce, gardez pour vous ce que vous tirez de cette expérience ! Les sensations, sentiments ou illumination ne sont pas les arguments que l’on étale aux autres pour montrer qu’on est un bon mage ! Ils sont les perles que vous ramasserez au bord du chemin et qui vous réconforterons dans les moments de doutes. Mais ils ne sont destinés qu’à vous, qu’à votre chemin, car si la vérité est universelle, elle est aussi personnelle. N’imposez pas aux autres de voir ce que vous voyez. On peut montrer le chemin, mais ne pas indiquer la couleur des pavés qui le parsèment.
En ce sens, il est préférable de cultiver le silence dans certaines discussions qui touchent aux fondements de l’expérience personnelle. Vous acquerrez bien souvent plus de crédibilité aux yeux des autres à vous taire, qu’à réagir pour tout et n’importe quoi. Ne dit-on pas que la parole est d’argent, mais le silence est d’or ! En magie plus qu’ailleurs, ce silence est de l’or… philosophale !
De la créativité
Une qualité essentielle à la pratique magique est la créativité. De tous temps, les magiciens ont toujours su et dû créer leur propre matériel par eux-mêmes, mais également leurs rituels. Aujourd’hui, à l’ère des produits manufacturés, chacun s’achète la jolie baguette qu’il a vu dans la vitrine du magasin, ou sur le net. Mais qu’en est-il de l’élément crucial entre l’outil et le magicien, cette énergie qui n’apparaît que par le labeur l’assiduité au travail ? Certains outils de la pratique, comme la baguette, sont des prolongements de l’âme du mage. Ils font partie intégrante de sa personnalité et ne peuvent, en aucun cas, être fabriqué par autrui. La créativité doit, en toutes choses, accompagner le mage, afin de personnaliser chaque élément de sa pratique.
Pour les rituels c’est exactement la même chose. Agrippa comme Eliphas Lévi recommandaient à l’apprenti de posséder quelque talents d’écriture et de poésie. Car pour s’approprier un rituel, il faut l’avoir pensé, imaginé puis écrit, avant de le pratiquer. Là encore, la personnalisation, que l’on peut voir comme une appropriation, est essentielle ! Un mage accompli n’a pas besoin de grimoire, il doit créer par la force de sa volonté !
Si vous vous contentez de copier les rituels et d’utiliser les outils manufacturés, vous ne serez vous-même qu’une pâle copie de ce qu’est réellement un magicien !
Des émotions
J’ai déjà eu l’occasion de parler du facteur émotionnel. Je rajouterais ici que les émotions, bien que partie intégrante de l’être humain, doivent être vue dans la pratique magique comme des épreuves à dépasser. Car l’émotion nous rend fragile, et les entités que le mage sera amené à affronter dans l’astral sauront utiliser ses émotions contre lui. Il est donc impératif d’apprendre tôt à faire taire ses émotions « sur commande » afin qu’elles ne nous dépassent pas. Un recul constant vis-à-vis des situations nous permettra d’une part d’observer celle-ci avec davantage d’objectivité, et d’autre part de ne pas laisser nos émotions nous submerger quand il faut faire face à une épreuve. Le « self-control » est donc essentiel en magie !
De la souffrance
La souffrance est un bon facteur de dépassement de soi. Être capable de souffrir et de dépasser cette souffrance pour avancer est souvent le signe de grandes qualités pour la voie magique. J’entendais l’autre jour dans un film à la télé, une phrase qui m’a particulièrement interpellé tant elle me semblait juste. A peu de chose près, cela disait : « on ne reconnait pas la valeur d’un guerrier à sa force, mais à sa capacité à supporter la douleur, et à continuer le combat, malgré tout. » Et en effet, quoi de plus effrayant qu’un guerrier ensanglanté qui se rue dans la bataille ?
N’oubliez jamais que le magicien est avant tout un guerrier ! Il se bat pour changer les choses, changer les éléments qui ne se sont pas mis dans le sens où prévaut ses intérêts. Et en tant que guerrier, la souffrance fait partie du combat. Ne la fuyez donc pas, affrontez-là, embrassez-là, et vous la vaincrez !
De la persévérance
La persévérance rejoint d’autres notions déjà développée dans cet article, comme la volonté par exemple. Au-delà de celle-ci, être persévérant dans ses travaux impose une discipline de vie importante, à la limite de la ritualisation, qui permettra d’avancée sans baisser les bras. S’imposer un rythme et le suivre est le gage que l’on saura avancer loin sur le chemin initiatique.
Certains travaux magiques ou alchimiques demande des mois voire des années d’efforts avant de voir ne serait-ce que l’ombre d’un résultat. Pourtant, faiblir c’est faillir. Cela doit nous conduire à cultiver aussi une autre qualité que nous allons voir immédiatement : la patience !
De la patience
Ah la patience ! L’une des qualités les moins défendues par les mages du web ! Aujourd’hui, il faut tout, tout de suite, et si pour cela on doit brûler quelques étapes, tant pis ! Peu importe comment se créé un rituel, il m’en faut un tout prêt maintenant ! Peu importe si j’ai pas le bon élément, peu importe si je ne comprends rien à ce que je dis, le mieux est de faire plutôt que de comprendre. On se retrouve alors dans des situations burlesques où le pseudo mage cherche vainement de l’aide sans être capable d’expliquer déjà ce qu’il a fait ! Mais certains ont aussi la solution : c’est la faute de l’autre !
Si vous n’êtes pas capables de patienter plusieurs lunaisons pour faire un rituel, la magie n’est pas pour vous. Si vous êtes incapable de réunir les éléments nécessaire à la réalisation d’un rituel précis, c’est que votre patience est limité et votre foi inexistante. Passez votre chemin, car vous finirez par vous bruler les doigts !
La patience est une arme absolue dans les mains du mage !
De la voie
Arrivé au terme de cet article non exhaustif mais déjà trop long pour un blog, je prends encore quelques lignes pour vous parler de la voie.
Si parmi vous certains ont choisi la magie comme un hobby, parce qu’ils avaient le choix entre ça ou jouer d’un instrument ou pratiquer un sport, alors j’ai le regret de vous dire que vous auriez mieux fait de jouer de la trompette ou taper dans un ballon. La magie nécessite un engagement, non seulement physique, mais aussi moral et spirituel. La magie est un sacerdoce, une connaissance qui s’acquiert par petites touches, au fil des années, mais dont les performances ne seront jamais affichées sur une médaille. La magie se vit plus qu’elle ne s’explique. Elle ne nécessite aucune compétition, mais nous oblige à être meilleurs. Vos succès resteront toujours dans le secret de vos souvenirs.
On ne naît pas mage, on le devient. On ne se dit pas mage, ce sont les autres qui nous voient ainsi.
La voie magique peut paraître ingrate ou difficile, elle n’en reste pas moins la voie !